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quand les femmes se réveilleront le monde changera socio 131.1: sociologie de la famille classé dans : non classé — 25 novembre, 2008 @ 4:19 l’origine de la famille, de la proprité privée et de l’etat pr. fatou diop sall 25 h de cours la sociologie de la famille est une des branches de la sociologie . son objet d’étude concerne aussi bien les composantes que les évolutions de l’institution qu’est la famille . l’objectif du cours est de permettre aux étudiants d’acquérir les bases théoriques de la sociologie de la famille. nous aborderons les structures familiales, les indicateurs de la nuptialité, la crise de la famille dans les sociétés contemporaines ainsi que les rapports de pouvoir entre membre d’une même famille. nous pouvons prendre l’exemple de différents auteurs pour la définir : emile durkheim, alisa del ré et françois de singly nous proposent des définitions différentes, qui offrent des perspectives d’analyse différentes sur cette institution sociale. e. durkheim dans introduction à la sociologie de la famille, nous dit que : la famille constitue une unité élémentaire fondamentale de la vie en société dans le sens où elle permet une large part de la reproduction sociale. il s’agit souvent du premier groupe dans lequel les individus se socialisent et apprennent à vivre en société. la famille est aussi une unité de base dans le cadre duquel sont réalisées une grande part de ces opérations quotidiennes essentielles des individus que sont leur nourriture, leur repos, leurs loisirs et, enfin, leurs activités sexuelles. dans les siècles précédents, il s’agissait aussi de l’unité qui permettait l’essentiel des activités de production, qu’elles soient agricoles, artisanale ou commerciale. constater que ce rôle a fortement diminué dans les sociétés modernes montre à quel point la famille est en constante évolution et en interaction permanente avec le mouvement historique… il semble que ce terme désigne un groupe social offrant au moins trois caractéristiques : il a son origine dans le mariage. il comprend mari, femme, et enfants nés de leur union, bien que l’on puisse concevoir la présence d’autres parents agglutinés à ce noyau. les membres de la famille sont unis par des liens légaux ; par des droits et obligations de nature économique, religieuse ou autre ; par un réseau précis de droits et interdits sexuels, et un ensemble variable et diversifié de sentiments psychologiques tels que l’amour, l’affection, le respect, la crainte, etc. » dans ce texte parsons redéfinit la famille conjugale présentée par durkheim, du point de vue américain. il reprend le fonctionnalisme de weber, l’appliquant à la notion de valeur, pour décomposer le système de la famille. parsons explique le rôle de l’individu, son évolution dans la famille, la progression du lien entre l’individu et la famille d’orientation et le rôle de celle ci pour l’enfant, la transition qu’est l’adolescence entre ses deux familles puis la progression vers la famille de procréation, à travers trois caractéristiques que sont : la système ouvert de constitution des copules sur un choix romantique, la multilinéarité : toutes les composantes de la famille au sens large sont mise à égalité ; le lien conjugal se constituant à partir du couple. le tout se fonde sur la liberté de choisir son partenaire en fonction de l’entente, la tendresse n’étant pas compatible avec la contrainte. pour françois de singly, dans la famille individualiste face aux pratiques culturelles, paris v cerlis, 2002, « les familles contemporaines peuvent être caractérisées par la coexistence, difficile, de deux fonctions. la première est, selon nous, universelle : sa contribution à la reproduction sociale en mettant de l’ordre entre les générations, c’est-à-dire en faisant en sorte que les positions occupées par les fils et les filles ne soient pas indépendantes des positions occupées par les pères et les mères. la seconde est spécifique : sa contribution à la production d’une identité personnelle. » selon alisa del ré, dans notes sur le privé, le public et la famille, publié en 1997 : la famille est une instance polymorphe par excellente qui joue un rôle d’intermédiaire entre l’individu et l’etat, et qui occupe de multiples fonctions. nous en retiendrons trois :… premièrement, la famille incarne le lieu de solidarité et de protection des individus contre l’ingérence étatique. même si cette fonction, qui ressortit explicitement au privé, est moins sensible en régime démocratique que sous les dictatures de tous ordres, elle n’en garde pas moins son importance, surtout dans les phases de crise économique où la famille sert de refuge aux individus et où elle contribue à atténuer le poids des procédures bureaucratiques auxquelles nombre de ses membres (chômeurs, rmistes, etc.) se trouvent confrontés. on notera néanmoins que, pour les jeunes en particulier, cette fonction de la famille coexiste de façon conflictuelle avec d’autres formes possibles de socialisation (dont le phénomène des bandes d’adolescents dans les banlieues déshéritées fait partie). deuxièmement, la famille est indissociable du travail de reproduction accompli par les femmes (travail associé à la sphère du privé, même si l’on a vu plus haut que la réalité est beaucoup plus complexe). c’est en elle que s’inscrit historiquement la dépendance des femmes, sur le plan économique comme sur le plan social, en lien direct avec la prise en charge des personnes dépendantes, qu’il s’agisse de la socialisation primaire des enfants, ou des soins apportés aux personnes âgées et aux handicapés (une dimension, on le sait, qui a pris une importance accrue avec la crise du welfare et le désengagement de l’etat). l’assignation des femmes aux tâches qui, de près ou de loin, relèvent du domestique est en effet au fondement des discriminations dont elles sont l’objet dans presque tous les domaines…. troisièmement, la famille constitue un biais pour la modulation de certains droits. ce fut vrai historiquement pour les droits politiques, comme l’illustra le projet d’un vote familial dans les années 1930 en europe, une logique que prolongent les propositions récentes de certains catholiques italiens suggérant la création d’une institution qui représente la famille face à l’etat, ou la bataille actuelle des associations familiales françaises contre la réforme du système d’allocations familiales. au nom de la défense de la famille en tant qu’entité, ces dernières s’opposent à toute logique de redistribution des richesses qui priverait une minorité de familles de prestations mensuelles pourtant dérisoires au regard de leur revenu mensuel, mais ô combien symboliques à leurs yeux. le rôle d’intermédiaire que joue la famille entre l’individu et l’etat se vérifie aussi pour nombre de droits sociaux de type individuel. qu’on pense aux allocations sous condition de ressources, établies en fonction du revenu familial par personne, ou aux allocations dépendant d’une condition spécifique (orphelin, enfant unique, membre d’une famille nombreuse, femme au foyer, mère seule, veuve, etc.). ce sont là autant de clauses qui dépendent directement du statut de l’individu dans la famille. dans un cas comme dans l’autre, faut-il le souligner, ce statut apparaît différencié selon le sexe de l’individu. on en veut pour preuve les recherches sur la pauvreté en europe, lesquelles montrent que les procédures sur lesquelles s’appuient les systèmes de redistribution ont pour conséquence un degré de pauvreté plus élevé lorsque le chef de famille est une femme que lorsqu’il s’agit d’un homme de ce qui précède, on relèvera que la famille, en tant que lieu où s’exerce le contrôle des fonctions reproductives, en tant que pourvoyeur de fonctions sociales et en tant qu’intermédiaire dans la définition de nombreux droits, représente un point nodal pour tout ce qui a trait à la « question sociale » (castel 1995) – dont on pourrait dire en quelque sorte qu’elle la résume. on est d’ailleurs en droit de s’interroger sur le rôle